J+305+12 / VIDEO


305 représente le nombre de jours que j’ai passé aux Philippines, 12 le nombre de jours depuis lequel je suis de retour à Paris.

On m’avait dit que le retour serait dur, très dur. Alors suis-je faite comme tout le monde ? ou bien dois-je m’attendre à un retour de flamme d’ici quelques semaines/mois ? Parce mon retour s’avère être d’une douceur délectable. Je suis heureuse et je me sens bien. Bien chez moi. Bien parmi les miens.

305 is the number of days I spent in the Philippines, 12 is the number of days since when I’m back in Paris.
People told me the come back would be tough, really tough. So am I made like everyone ? or should I expect a backfire within a few weeks/months ? Because my come back is delectably smooth. I am happy and I feel good. I feel good home. Good among my people.

J+301

musique

Même après dix mois, se dire “tu seras chez toi dans six jours” paraît parfaitement irréel. Mardi prochain n’a jamais semblé aussi loin. Six jours n’ont jamais paru aussi longs et infaisable.
Je n’ai pas commencé ma valise, j’ai beaucoup de mal… Pourtant je quitte GenSan dans deux jours. Je passerai ensuite deux jours à Manille puis m’engagerai pour vingt-quatre heures de trajet vers mon beau Paris. Je suis absolument incapable de décrire mon émotion actuelle. Je ressent une très forte excitation, aussi forte que celle qui m’animait au moment du départ mais pour pourtant bien différente. Parce que je ne pars pas, je rentre chez moi. Il m’arrive parfois depuis peu de pleurer à l’idée que je vais bientôt retrouver ma maison et ma famille. Pleurer de joie.

Even after ten months, to tell yourself “you’ll be home within six days” seems perfectly unreal. Next tuesday has never seemed so far. Six days have never felt so long and undoable.
I haven’t started to pack my things, I have a pretty hard time doing it… Though I leave GenSan within two days. I will spend another two days in Manila and then start a twenty-four hours trip to my beautiful Paris. I am absolutely unable to describe my current emotion. I feel a really strong excitement, as strong as the one I felt when I was about to leave France but really different though. Because I’m not leaving, I’m going home. Since a few days now, I have found myself crying sometimes by the thought of seeing my family and my house again soon. Joy cry.

J+289

ambiance musicale

Aujourd’hui je suis allée à l’enterrement de mon papa d’accueil.
C’était bien la première fois de ma vie que j’assistais à un enterrement. Je ne peux pas dormir, je ne peux pas manger, je peux à peine marcher. Je ne peux que penser. Alors je me demande : lorsque quelqu’un disparaît, pleure-t-on seulement sa mort ou bien pleure-t-on aussi la sienne propre ?
Je me dis aussi que la seule chose dont j’ai réellement envie, là, tout de suite, c’est d’être lovée dans les bras magiques de mes parents.
Je croyais qu’avoir vu ma petite sœur s’effondrer sous mes yeux le jour du décès de son père était la pire chose qu’il m’avait été donné de voir ou d’entendre. Et bien voir ma mère d’accueil craquer aujourd’hui, cette femme d’habitude si forte, rivalise avec l’intensité accablante de la souffrance de ma petite sœur.

Beaucoup des étudiants d’échange assistent à un mariage lors de leur année à l’étranger. Je n’ai pas eu cette chance. Mais j’estime avoir eu la chance, à travers ce drame, de tisser un lien indéfectible avec ma famille d’accueil. Un lien bien plus fort qu’aucun autre, le lien le plus fort.

Today I went to the burial of my host dad.
It was the very first time of my life that I attended a burial. I can’t sleep, I can’t eat, I can barely walk. I can only think. So I ask myself : when someone disappears, do we cry only their death or do we also cry our own one ?
I am thinking that the only thing I really want now, right now, is to be nestled in the magical arms of my parents.
I thought that seeing my little sister collapse before my eyes the day her father passed away was the worst thing I had ever seen or heard. Well, seeing my host mom crack today, this usually so strong woman, competes with the overwhelming intensity of the suffering of my little sister.

Many exchange students attend a wedding during their year abroad. I didn’t have that chance. But I believe I had the chance, through this tragedy, to forge an unbreakable bond with my host family. A bond way stronger than any other one, the strongest bond.

J+287 (2) / VIDEO

29/02/2014 : J’ai dit à mon ami Bazou que j’allais faire un trip «sac à dos» sur l’île de Palawan en avril. Il m’a dit «tu sais que c’est mon rêve ça ? je veux dire sac à dos, île paradisiaque et gens cools».
Bazou, je t’ai dit que je ferais ce trip pour toi et que j’écrirais ton nom dans le sable blanc. Tu as peut-être cru que c’était une blague. Ça ne l’était pas.
10-19/04/2014 : J’ai réalisé NOTRE rêve, Bazou ! Je l’ai fait ! Je t’ai gardé dans ma tête et dans mon cœur pendant ces 9 jours merveilleux et je n’ai jamais arrêté de parler de toi à tout le monde.
01/05/2014 : Joyeux anniversaire, Bazou. Cette vidéo est pour toi, de la même façon que ce voyage était en ton honneur et que cette chanson est une de tes préférées, je crois.
xoxo
Zoé

02/28/2014 : I told my friend Bazou I would go on a backpacking trip on Palawan island, this april. He said «did you know that this is my dream ? I mean backpack, paradise island and nice people».
Bazou, I then told you I would do that trip for you and that I would write your name in the white sand. You might have thought that was a joke. It wasn’t.
04/10-19/2014 : I fulfilled OUR dream, Bazou ! I did it ! I kept you in mind and heart during those 9 marvelous days and I kept on talking about you to everyone.
05/01/2014 : Happy birthday, Bazou. This video is for you, as this journey was in your honor and also as this song is one of your favorite.
xoxo
Zoe

J+287 (1) / DATE

Aujourd’hui, 1er Mai 2014, je fête trois ans sans alcool. Ou comme ils disent chez les AA, “mes trois années de sobriété”.

J’admets que cette annonce peut surprendre ceux qui n’avaient pas eu vent de ma nouvelle hygiène de vie. J’ai dix-neuf ans, par conséquent “trois ans c’est long”. Oui c’est long mais pas encore assez pour moi… Lorsque j’ai arrêté je ne me suis pas fixé d’objectif, je n’ai jamais dit “j’arrête de boire pour toujours”. Mais pour le moment je me sens bien sans. Et croyez-moi je me sens encore mieux lorsque je vois comment boivent les gens de mon âge. Je n’ai de leçon à donner à personne, chacun vit sa vie comme il l’entend. Seulement laissez-moi crier haut et fort que ce choix que j’ai fait il y a aujourd’hui trois ans ainsi que cette discipline (cette putain de discipline, parce que croyez-moi c’est pas facile de célébrer son départ en trinquant avec de l’eau ou bien d”entendre à longueur de soirée venant de ses amis les plus proches “allez Zoé c’est bon, juste un verre, t’es pas drôle”) que je maintiens depuis font ma fierté quotidienne. Je suis la preuve qu’il n’y a pas besoin d’alcool pour s’amuser, pour faire ce qu’on a envie, pour se sentir libre sans limite ou bien même heureux.

Mon père d’accueil venait de célébrer ses 16 ans de sobriété et je sais qu’il était infiniment fier de moi. Alors aujourd’hui je suis encore plus fière de moi qu’aucun des 1095 derniers jours.

Today, May 1st 2014, I celebrate three years without alcohol. Or as they say at the AA, “my three years sober”.

I can understand that this announcement may surprise those who didn’t know. I’m 19, therefore “three years is a lot”. Yes it’s a lot but not yet enough for me… When I stopped I didn’t fix myself any aim, I never said “I’ll stop drinking for ever”. But for now I feel good without. And believe me I feel even better when I see how people my age drink. I have no lesson to give to anyone, each one lives the way they want. Still, let me shout out loud that the choice I made now three years ago and this discipline (this freaking discipline, ’cause trust me it’s not easy to celebrate your departure cheering with water or hear all night long in parties my friends saying “come on Zoe, it’s ok, just a drink, you’re not funny”) I hold ever since are my everyday pride. I am the proof that alcohol is not needed to have fun, to do what you wanna do, to feel a limitless freedom or even happiness.

My host dad had just celebrated his 16 years sober and I know he was infinitely proud of me. So today I am even prouder of myself than any of those last 1,095 days.

J+284

Tout d’abord je tiens à remercier tous ceux qui m’ont envoyé des messages de soutien, aussi bien pour moi que pour ma famille. Des pensées, des prières, des sourires. Merci du fond de mon petit cœur secoué.
Cela fait trois jours que je suis chez mon amie Chloé. J’ai pris cette décision d’un commun accord avec ma maman d’accueil. Voyez-vous, aux Philippines, lorsque quelqu’un décède, le corps du défunt reste une semaine (au moins) à la maison et durant ces quelques jours, les amis, la famille, les voisins ou même des gens qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam viennent rendre visite à la famille, boire un café, grignoter quelque chose, discuter et rire près du cercueil. Je trouve que c’est une jolie tradition. Ma maison n’est pas triste ou lugubre mais gaie, lumineuse et pleine d’amour. Mais voilà, je ne me voyais pas me réveiller tous les matins, ouvrir la porte de ma chambre et tomber sur un cercueil – ma chambre donnant directement sur le séjour. J’ai encore du mal avec tout ça, je me sens mal à l’aise et même parfois malade. J’ai cependant promis à ma maman d’accueil que je leur rendrais visite chaque jour de mon petit exil. Elle était très heureuse et fière de moi. Et c’est ce que je fais. Pour ma maman, ma petite sœur, moi et tous les autres.

J’en ai oublié de vous dire que je suis partie en vacances ! La vidéo sortira officiellement le 1er Mai. Vous comprendrez pourquoi. Mais voici -en avant-première mondiale- les photos de ce voyage onirique à Palawan. Neuf jours. Trois filles (Moïra de Belgique, Momo du Japon et moi). Trois garçons (Jilani de Belgique, Axel de France et Max d’Allemagne). Beaucoup d’amour.
Vous trouverez toutes les photos dans le nouvel onglet :
cliquez sur les photos pour les voir en grand

amour

Zoé

J+280

Aujourd’hui mon papa d’accueil, Paul, est décédé des suites de deux cancers. Il avait 67 ans.
C’est une journée étrange et endeuillée qui débute. Je ne sais trop ce que je ressens mais je partage la douleur de ma maman d’accueil, mes sœurs, cousines, oncles et tantes.
Je ne saurais trop quoi dire d’autre.

amour,

zoé

J+255

Parce qu’il n’y a pas d’art de penser.
Pas d’art de coucher de fichus mots sur un papier.
Il n’y a que l’art abstrait de se perdre au fond de soi. De ne plus savoir qui pense en nous si bien qu’il faille saisir une plume pour témoigner de cette perte.
De cette faille.
Une faille temporelle et métaphysique. Un instant, un court instant où tu écoutes ce que te dicte ton crâne tandis que ta main griffonne autre chose.
Cette cavité dans l’Univers où en te perdant tu te retrouves.

tim :: joni :: anna

tim :: joni :: anna

anna

anna

tim

tim

J+242 / VIDEO

La vie suit son cours. Je fais mon “petit bout de chemin”. Je suis désolée de pas être très bavarde en ce moment mais je réfléchis bien trop pour pouvoir coucher quoi que ce soit sur le “papier”… Humeur changeante, un petit brin de fièvre qui traîne donc pas de temps pour la poésie. Mais même au fond du lit, je tente de garder mon hémorragie créative pour vous faire part, avec mes mots -mes vidéos, de mon expérience. J’espère que vous prenez autant de plaisir à les regarder que j’en prends à les filmer et les monter.

Bien à vous,

Zoé


Life follows its course. I follow my “little path.” I’m sorry not to be very talkative these times but I think too much to clearly write my thoughts… Moodiness, a little bit of fever so no time for poetry. But even in the bed, I try to keep my creativity to express with my words -my videos- my experience. I hope you take as much pleasure to watch them as I take to film and edit them.
Sincerely yours,
Zoe

J+222

a m b i a n c e . m u s i c a l e

C’est pas la fin. C’est pas le début. C’est pas le milieu non plus. C’est simplement le moment où, disant à tout le monde que tu rentres bientôt, tu le penses réellement. Et pourtant tu te dis qu’il te reste du temps. Trois mois. Trois mois suffisent pour qu’il se passe encore tellement de choses, que tu rencontres encore tellement de gens et apprennes. Mais tu fais un quart de tour sur toi-même et tu te dis que les sept derniers mois ont semblé un seul. Tu regrettes déjà des choses alors que tout ça n’est pas fini ! Tu regrettes de ne pas avoir fait cela, de ne pas avoir dit ceci. Alors tu fais un autre quart de tour et tu te dis que tu n’as rien à regretter parce que tu vis et que c’est le principal. Tu as fait de ce chemin «hors du commun» le tien et maintenant qu’il est devenu ‹normal›, ta soif de vie grandit et grandit. Un quart de tour de plus et tu regardes droit devant. Tu réalises que tant de choses t’attendent pour ton retour que tu ne peux pas les laisser attendre. Tu te dis que tu reviendras, qu’absolument rien de ce que tu vis ici ne sera perdu. Rien. Jamais. C’est gravé dans ta peau, ta chair, ton âme, ton être et tu n’y peux magnifiquement rien.

Si tu prends le temps de faire le dernier quart de tour, tu sais que tu es heureuse. Tu es heureuse car tu n’es plus la même et c’est ce que tu recherchais. Tu es heureuse car tu as enfin le sentiment d’avancer, de (te) construire, de grandir, de goûter.

Tu es heureuse car tu as moins peur.

joni :: zoe :: chloe :: tim :: leon :: anna


It’s not the end. It’s not the beginning. It’s not the middle either. It’s only the moment when, telling everybody you’ll be back soon, you really mean it. And yet you think that you still have time left. Three months. Three months are enough for so many things more to happen, so many more people to meet, and for learning. But you do a quarter turn on yourself and you think that the last seven months seemed to be only one. You already regret things even when all this is not over ! You regret not having done this, not having said that. Then you do another quarter turn and you think that you have nothing to regret cause you are living and that’s all matters. You have made this “unusual” path yours and now that it became ‘normal’, your thurst of life grows and grows. One more quarter turn and you look straight ahead. You realize that so many things are waiting for you when you come back that you cannot let them wait. You tell yourself that you will come back, that absolutely nothing of what you live here will be lost. Nothing. Never. It is engraved in your skin, your flesh, your soul, your self and beautifully there’s nothing you can do about it.
If you take the time to do the last quarter turn, you know that you are happy. You are happy cause you are not the same anymore and it is what you were looking for. You are happy cause you finally have the feeling to move on, to build (yourself), to grow up, to taste.
You are happy cause you have less fear.